ORIGINE DU BAIN DERIVATIF ou DU BAIN DE SIÈGE FROID

Les pères de l’hydrothérapie (Louis Kuhne et Sébastien Kneipp à la fin 19ème siècle) ont longuement expérimenté l’usage de l’eau froide (et chaude) et en ont décrit les nombreux bienfaits sur la santé globale de leurs patients.

Plus récemment, France Guillain a remis cette pratique au goût du jour sous le terme de « bains dérivatifs » et l’a adaptée aux contraintes modernes avec des poches à placer dans la culotte (marque Yokool).

bain dérivatif - cycle féminin - perte de poids

Le bain dérivatif ou le bain de siège froid moderne. Pour retrouver un cycle hormonal équilibré ou perdre du poids par exemple, deux sujets importants chez les femmes aujourd’hui. (Illustration du site Bivea)

POURQUOI L’EAU FROIDE ?

L’utilisation de l’eau froide a un effet immédiat sur la circulation sanguine. Elle provoque un resserrement des vaisseaux sanguins superficiels (vasoconstriction) et renvoie ainsi le sang vers les organes profonds. Cet effet est bien connu notamment lorsque l’on dispose une poche de glace sur un hématome pour obtenir un effet décongestionnant visible.

Le sang véhicule avec lui des éléments nutritifs mais également des toxines. Et c’est surtout cette propriété qui est intéressante ici : en désertant temporairement une zone, le sang emporte avec lui ses toxines, les remettant ainsi en circulation pour être éliminées par les émonctoires (foie et reins surtout). Sans cette mobilisation, ces toxines stagneraient localement.

La zone du bas ventre est une partie du corps toujours chaude et donc peut drainée. Kuhne l’appelait le «volcan» et voyait un intérêt tout particulier à la solliciter pour remettre en mouvement ce que les anciens nommaient les « humeurs », c’est-à-dire les liquides du corps chargés de leurs toxines, afin d’activer leur élimination.

L’eau froide a un autre effet intéressant qui se révèle dans un second temps réflexe : elle provoque une sensation de chaleur. Le sang afflue en effet dans les capillaires superficiels, apportant ses éléments nutritifs et une chaleur fort agréable. Cela doit d’ailleurs être un point de repère important pour vous : si vous n’avez pas de sensation de chaleur après la pratique, cela ne vous convient pas : soit le bain était trop long, soit trop glacé, soit la vitalité est insuffisante !

LES BIENFAITS

Cette pratique de santé exerce un drainage de toute la zone du périnée. Une vraie décongestion du petit bassin ! Elle peut agir sur :

  • Les fermentations et putréfactions intestinales
  • La stimulation du péristaltisme intestinal : mouvement naturel de l’intestin favorisant le transit
  • La circulation des graisses
  • L’endormissement
  • La décongestion des organes génitaux : les syndromes prémenstruels et congestions du petit bassin seront notablement soulagés
  • La circulation sanguine et lymphatique
  • En cas d’hémorroïdes

Sur un organisme en santé, l’exposition à l’eau froide dynamise et renforce (stimulation des glandes surrénales +++ et des gonades ++).

LES CONTRE-INDICATIONS

La règle la plus importante a été énoncée par Paul Carton :

« Jamais de froid sur un corps froid ». Si vous êtes un(e) grand(e) frileux(se), cette pratique n’est pas pour vous ! Comme précisé plus haut, le meilleur signe pour valider si cela vous convient sera le fait de ressentir une sensation de chaleur et de bien-être, de tonus après ce bain. Si vous vous sentez dynamisés, vous pouvez continuer. Si vous vous sentez fatigués, refroidi et fragilisé, cessez.

Il est déconseillé de pratiquer le bain de siège froid en période de menstruation, pour les personnes très fatiguées ou convalescentes et pour les personnes appareillées cardiaques.

Si vous pratiquez l’hiver, assurez-vous de bien couvrir votre corps : grosses chaussettes, gros pull, pièce chauffée… !

LA PRATIQUE

Le bain de siège froid se pratique toujours en dehors des périodes de digestion donc idéalement le matin à jeun et/ou le soir avant le diner.

  • Remplir d’eau froide à moitié d’une grande bassine : l’eau doit être d’une température inférieure à 25°C et tendre vers 15 ou 17°C. Vous pourrez baisser progressivement la température selon vos possibilités en restant toujours attentif à vos sensations après le bain pour éviter de faire trop froid, trop vite.
  • Veillez à ce que la salle de bain soit bien chauffée et à ce que tout le reste du corps soit au chaud.
  • Immerger le bassin dans l’eau au maximum jusqu’au pubis : le durée de l’immersion est évolutive en fonction de votre habitude de 15 secondes au tout début jusqu’à 10mn avec beaucoup de pratique. Là encore, vos sensations seront votre meilleur guide.
  • Régulièrement, passer un linge (gant de toilette par exemple) mouillé d’eau froide sur les aines ; agiter aussi l’eau de la bassine qui tend à se réchauffer très vite au contact de la peau. Ce « plus » se nomme « bain de siège à friction » et démultiplie les bienfaits !
  • Quand vous sortez de l’eau, prenez un gant de crin ou un tissu sec et frictionnez-vous le bas du dos et le bas ventre énergiquement pendant quelques secondes en respirant profondément.
  • Enfilez un peignoir confortable et observez vos sensations : Avez-vous chaud ? Vous sentez-vous revigoré ? Beaucoup évoquent un effet tonique tel un « café » sans caféine…

Poche Yokool à placer au congélateur.

  • …ou version moderne avec les poches Yokool de France Guillain ! Dans ce cas, mettre la poche glacée dans un linge (ou deux culottes !) et la placer entre les jambes. Vous pouvez l’utiliser ainsi en faisant vos tâches ménagères, ou en télétravail ou devant la télé. Et également pour vous endormir car elle facilite l’endormissement ! L’idée étant d’en changer dès qu’elle n’est plus froide. Vous pouvez ainsi en porter entre 1h à plusieurs heures.

==> Là encore, pas de fanatisme ! Commencez doucement, pour vous familiariser avec cette nouvelle technique. Par exemple, sur 1h ou 2h le premier jour, lorsque vous faites une activité ménagère ou que vous êtes devant votre ordinateur. Le jour suivant, testez la poche pour vous endormir. Bref, expérimentez et observez vos sensations et les changements qui s’opèrent dans votre corps (…ou votre esprit !). Souvent, on pense que cela ne fait rien car on est complètement déconnecté de son corps. Et fréquemment, en séance, au début de mon questionnement, la cliente me dit : « Non, je n’ai pas l’impression que ça ait changé », alors que quand je pose des questions précises sur tel ou tel symptôme, la cliente prend conscience qu’une bonne partie des symptômes a disparu ! Mon conseil : prenez des notes sur un petit carnet par exemple pour observer l’évolution.